samedi 25 mars 2017

Divorce annoncé à la CAPCA, mariages possibles avec Saint-Péray!



Il a lâché ça à la fin du conseil communautaire de la CAPCA, mercredi dernier au Pouzin: "L'ambiance ne me plaît plus", a lancé Bernard Brottes, le maire de La Voulte, pour expliquer que sa commune voulait changer d'intercommunalité et rejoindre celle de Rhône-Crussol. "Nous sommes plutôt tournés vers Valence que vers Privas", a-t-il ajouté pour justifier ce choix de sa municipalité.
La Voulte, la ville la plus importante de la CAPCA après Privas, s'apprête donc à la quitter. Ce que son maire a confirmé le lendemain en conseil municipal, encore plus vertement : « Quand on n'est pas les amis des amis, on est toujours le cocu de la partie ! »
En cause, les fleurs que feraient Laetitia Serre et son exécutif au Pays de Vernouxde son amie Martine Finiels  et « des projets qu'on a du mal à voir aboutir ». Même l'opposition à Bernard Brottes s'y est mis, en dénonçant « des enjeux politiciens qui dépassent les préoccupations d'intérêt général. »
Le maire de La Voulte a déjà envoyé une lettre à Jacques Dubay, le président de Rhône-Crussol (et maire de Saint-Péray), pour envisager les conditions de ce rattachement dès 2018 (puisque les articles L 5211 et suivants du Code général des collectivités locales offrent cette possibilité). Un divorce et un remariage dans lequel La Voulte entraînerait d'ailleurs Beauchastel, elle aussi devenue frondeuse.

La neutralité fiscale aura un prix.

C'était donc la fin de la réunion et le débat a par conséquent été bref et renvoyé à la prochaine. Mais il traduit parfaitement ce malaise qu'on pressentait et dénonçait ici depuis des mois : la CAPCA, sans majorité claire, objet de tractations politiques permanentes, devient peu à peu ingouvernable, intenable.
Pourtant, avant d'aborder la litanie de ses dysfonctionnements et pierres d'achoppement, nous devons souligner un élément favorable : tout le monde s'est mis d'accord sur la neutralité fiscale. C'est à dire que les communes de la CAPCA ont accepté de s'aligner sur la fiscalité du Pays de Vernoux, plus faible, et ainsi nous éviter une augmentation de l'imposition locale de 7 à 8 %...
Mais cette bonne nouvelle ressemble à une victoire à la Pyrrhus ! En effet, elle ne se fera pas sans compensations et conséquences ultérieures.
C'est François Arsac, le maire de Chomérac et candidat aux législatives, qui a dégainé le premier sur le sujet, annonçant « des limites à la solidarité », s'offusquant que Vernoux ait « chargé le panier de la mariée » juste avant la fusion, prévoyant que la CAPCA « aurait du plomb dans l'aile ». Il précisait sa pensée avec ce chiffre : « Avant mariage, la dette de la CAPCA était de 78 euros par habitant, celle du Pays de Vernoux de 444 euros par habitant. » Concluant que cette fusion est donc « bénéfique au Pays de Vernoux ».
Les arguments d'Emmanuelle Riou, la vice-présidente chargée des finances, selon lesquels la Maison de Santé de Vernoux explique l'endettement, un endettement qui sera amorti par les loyers, n'ont pas convaincu l'opposition. François Veyreinc, maire de Lyas, tirant même l'immédiate conséquence de ce constat : « Il faudra rééquilibrer la balance lorsqu'il s'agira de définir où seront réalisés les futurs investissements. » Avec ce sentiment généralisé que « le Pays de Vernoux est bien servi ».

Payer pour Privas.

L'adjoint aux finances de Privas, Hervé Rouvier, avait déjà expliqué en conseil municipal que, pour sa Ville, « la solidarité pour nos équipements culturels et sportifs restera prioritaire. » Le maire, Michel Valla, détaillant ensuite les fameuses charges de centralité qu'il compte bien faire prendre en charge par la CAPCA (rappelons que c'est déjà fait pour le Théâtre...) : « Cinq gymnases, deux piscines, deux stades, le conservatoire, la MJC, la médiathèque et l'abattoir. » Résumé : puisqu'on s'aligne fiscalement sur le Pays de Vernoux, puisqu'on assume la dette du Pays de Vernoux, le Pays de Vernoux va payer pour Privas !
Tiens, au passage, 24 000 euros de subventions ont été votés pour des projets envers Lancelot, un quartier difficile de... Privas ! Et la prise en charge de la prolongation de la voie douce de la Payre, de Chomérac à... Privas, a été actée ! Signalons enfin que pour les travaux de la piscine de Vernoux (chantier à 3 100 000 euros), des aides ont été demandées au département (600 000 euros) et à la Région (500 000), mais que son passage définitif sous compétence communautaire est loin d'être acquis... Autant d'affaires à suivre.

Coups d'épée dans l'eau!

Un syndicat des eaux doit, selon la loi Notre, s'étendre sur au moins trois intercommunalités. Le syndicat du Pays de Vernoux (SIVOM), depuis l'annexion par la CAPCA, n'en concerne plus que deux (CAPCA et Rhône-Crussol). Celui de Saint-Péray (SIVM), deux également : Rhône-Crussol et Hermitage-Tournonais. Les deux sont donc menacés de disparaître sauf à s'unir.
Logiquement, le président du SIVOM, Christian Alibert, maire de Châteauneuf, a fait voter, à l'unanimité moins une abstention, le principe d'une fusion avec le SIVM de Saint-Péray, avec lequel le partenariat date de 1983, qui fournit plus de 50% de l'eau consommée sur le Plateau de Vernoux et auquel le Pays de Vernoux vend également de l'eau.
Avantages : rester dans le même périmètre que Boffres, « noeud » hydraulique de notre réseau, dont les sources assurent 70% de la production d'eau du SIVM; garder une proximité (23 communes au total) et une influence sur les décisions (2 représentants par commune), avec une structure légère (deux emplois équivalent temps plein au total); possibilité de rejoindre le service proposé par la CAPCA si le fonctionnement de ce nouveau syndicat ne donne pas satisfaction.
Souci : la CAPCA, qui devrait récupérer la compétence « eau » en 2020 s'apprête à accélérer le mouvement et, au passage, englober le Pays de Vernoux...
Une étude est en passe d'être lancée par la CAPCA. Coût : 1 million d'euros ! Oui, l'étude devrait coûter... 1 million d'euros ! Tout ça sur fond de rivalité droite/gauche et pour justifier pléthore d'emplois et promotions côté CAPCA. Il conviendra d'être réactifs et vigilants sur ce dossier chaud des semaines à venir. On vous tiendra au courant !

Arlette Allard a démissionné

Arlette Allard, désormais ex-maire de Silhac, a également démissionné de son poste de vice-présidente de la CAPCA, tout juste élue et apparemment pour raisons personnelles. Martine Finiels perd ainsi un de ses plus fidèles soutiens et, surtout, si Madame Allard n'est pas remplacée, l'ex-Pays de Vernoux n'aura plus de vice-présidence... Cela renforcera encore l'éloignement de nos élus des prises de décision qui se font manifestement en amont des conseils communautaires, dans des réunions partisanes, « de droite » ou « de gauche », auxquelles ils ne sont évidemment pas conviés. A la notable exception de Martine Finiels, qui garde ainsi quelques marges de manoeuvre dans sa sphère d'influence.

Fini les aides nationales à la ruralité

L'aide ZRR (zone de revitalisation rurale) est retirée aux communes du Pays de Vernoux : en effet, le passage au sein de la CAPCA fait augmenter notre densité de population et nous fait sortir du dispositif ; lequel sera simplement maintenu pendant trois ans, à titre transitoire, du fait de notre classement en « communes de montagne ». Un clou de plus enfoncé dans les semelles de nos maires.

Pierrefeu, hélas, c'est fini!

L'usine Pierrefeu est définitivement condamnée. En tous cas, son activité ne sera pas maintenue sur le plateau de Vernoux. Une vente aux enchères de ses équipements est d'ailleurs programmée pour les 5 et 6 avril. La volonté de l'ensemble des élus et la combativité des plus convaincus n'aura pas suffi. Ni la détermination des porteurs du projet de SCOP.

Terrasse, un job sur mesures!

Pascal Terrasse, le député - PS - de notre circonscription avait annoncé, après avoir rallié le camp d'Emmanuel Macron, qu'il ne briguerait pas un quatrième mandat. Il était « en reconversion professionnelle »... Une reconversion à laquelle l'Elysée a donné un joli coup de pouce : Terrasse a été nommé « inspecteur général de l'administration du développement durable », un poste créé pour lui et aux contours pas vraiment définis... Un terrain d'atterrissage confortable pour un politicien roué, épinglé en son temps par "Le Canard Enchaîné" mais qui avoue se tenir prêt pour un éventuel poste ministériel. Ben voyons!

Réunion Macron le 31 mars

A propos d'Emmanuel Macron, je signale que son comité local « En Marche ! » tiendra une réunion le vendredi 31 mars à 18 heures à la salle sous la Poste de Vernoux. Je dois bien cette annonce à un des fidèles soutiens de notre action, Roland Fernandez, qui a décidé de s'engager, à titre personnel, auprès de l'ancien ministre de l'Economie.

A très vite.
Patrick Lafayette




dimanche 5 mars 2017

Coucou me revoilà!

Bonjour à tous.

Après plusieurs semaines de silence, dont je vous prie de m'excuser, liées à des obligations professionnelles insistantes, je reviens faire un point de la situation née de la fusion CAPCA/Pays de Vernoux.

Quelques nouvelles en vrac:

  • Les élus d'opposition à la CAPCA, par la voix de Michel Valla, maire de Privas, ont dénoncé l'aggravation des charges financières qu'occasionne l'intégration du Pays de Vernoux.
  • Confirmation que la CAPCA, qui prend en charge le Théâtre de Privas, consacrera 3,3 millions d'euros (sur 7,9 au total) à sa réfection dans les trois ans.
  • Le Dauphiné Libéré semble enfin, après nos interventions auprès de ses responsables, reprendre les principales informations concernant la CAPCA dans l'édition de Vernoux.
  • Les bagarres politiques qui affleurent et polluent les réunions du conseil communautaires ne sont souvent qu'une écume: les élus finissent généralement par tomber d'accord pour éviter de bloquer le système mais aussi et souvent sur le dos des contribuables.
  • Alain Sallier, maire de Chalencon et vice-président, a été écarté de ses fonctions au tourisme (au profit de Martine Finiels) et se retrouve délégué au patrimoine bâti et aux équipements.
  • Une petite délibération passée inaperçue: 10 000 euros de subvention versée par la CAPCA pour dix représentations de ventriloquie (un seul artiste en scène...) dans les cadre des Petites Envolées, soit 1 000 euros net la représentation, sachant que les frais étaient pris en charge par la structure qui accueillait le spectacle; elle n'est pas un peu dispendieuse, la politique culturelle?
  • La décision de confier le PLU (plan local d'urbanisme) à l'intercommunalité est d'ores-et-déjà rejetée par nombre de conseils municipaux ; le PLU devrait donc rester du ressort des communes.
  • Le Tribunal de commerce d'Aubenas a refusé l'offre de reprise de la société Pierrefeu par la SCOP qui s'était constituée : très mauvaise nouvelle pour l'emploi !
  • La ministre Ségolène Royal a annulé l'autorisation de chasser le pigeon ramier en Ardèche que le Préfet avait rétablie ; coup dur pour Bernard Brottes, le maire de La Voulte, qui en avait, semble-t-il, fait la monnaie d'échange de l'abstention de son conseil municipal au moment de voter le refus de la fusion ; et maigre revanche pour les pigeons et les... dindons de cette farce que nous avons été !
  • Et deux infos à suivre :
    . Il y a de l'eau dans le gaz au sein de la municipalité de Silhac dont la maire, Madame Allard, a été élue vice-présidente de la CAPCA.
    . Pascal Terrasse ne se représentera pas, dans notre circonscription, pour un cinquième mandat de député et va intégrer l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron ; les couleurs socialistes seront donc portées par un autre candidat.
    Je vais essayer de reprendre un rythme plus régulier dans la tenue de ce blog. Pour exercer notre devoir de vigilance et ne pas sombrer dans le fatalisme du combat d'arrière-garde.
    Bien à vous.
    Patrick Lafayette