Bonjour à tous.
Bon, on y est! Pour
résumer en trois lettres et six mots la soirée électorale de mercredi: RAS! Circulez, y a rien à voir!
Rien n'a changé! La CAPCA s'appelle
toujours CAPCA, la présidente en est toujours Laetitia Serre, elle a
toujours ses treize mêmes vice-présidents... Seule retouche
cosmétique : elle en a ajouté une quatorzième à la liste.
Histoire que le Pays de Vernoux apparaisse quand même dans
l'exécutif: Arlette Allard, maire de Silhac et soutien
inconditionnel de Martine Finiels. Au secours, Arlette est passée!
Quant à Martine Finiels,
Laetitia Serre l'a bien martelé en fin de réunion, "elle
deviendra conseillère déléguée pour prolonger son engagement
auprès de nous". Fermez le ban!
Comment en est-on arrivé
à ce constat d'immobilité complète, en forme de succès à la
Pyrrhus pour la majorité restée en place et d'annexion pure et
simple, d'inclusion, de broyage pour le Pays de Vernoux aujourd'hui
avalé, digéré, disparu ?
Il y eut d'abord
l'élection à la présidence qui, bien sûr, allait conditionner
tout le reste. De ce côté-là, même si le discours ronronnant et
encore à haute teneur technocratique de Mme Serre ouvrait un espace
et quelque espoir, l'intervention du candidat d'opposition, Michel
Valla, a laissé l'auditoire sur sa faim.
D'abord parce que le maire
de Privas n'a pas su appuyer assez fort sur l'argument n°1 en sa
faveur : la possibilité, s'il était élu, de tendre la main à
la Région, à laquelle les récentes réformes territoriales ont
confié le nerf de la guerre économique, une possibilité exclue, en
cas de reconduction de Madame Serre et son équipe, par un
irréductible clivage politique ; ensuite parce que l'excellente
idée du « ticket » avec Alain Sallier, le maire de
Chalencon, qui aurait alors été premier vice-président chargé de
veiller aux intérêts de la vallée de l'Eyrieux et du Pays de
Vernoux, n'a pas eu un effet d'entraînement suffisant.
A nos yeux,
tout simplement parce que cette opposition a trop tardé à
s'organiser : après des semaines d'atermoiements et sans avoir
pu trouver le porte-drapeau idéal, elle s'est mise d'accord sur le
nom de Michel Valla seulement à la veille du scrutin... Bien trop
tard pour faire une vraie campagne, une tournée des élus pour les
convaincre du bien-fondé de la démarche, se donner du crédit et
des chances de l'emporter.
Certes, le score est
« honorable » pour les battus, et beaucoup d'entre eux
s'en satisfaisaient. 35 voix contre 32 et 3 votes blancs, cela prouve
que l'arrivée du Pays de Vernoux, au lieu de renforcer la majorité
en place, comme c'était le but évident de ce redécoupage inique,
l'a laissée tout aussi mouvante et incertaine.
Ce qui indique bien que les
représentants de notre plateau sont loin de former un troupeau
moutonnier et que certains font honneur à leur mandat en réagissant
face au danger d'un suivisme aveugle. Et ce qui promet, au sein de
cette hétéroclite et pléthorique assemblée de 70 élus (soit
beaucoup plus que le parlement de l'Islande ou celui du Luxembourg!),
de sérieux remous et de belles passes d'armes quand il s'agira de délibérer sur les dossiers chauds et controversés !
Cela n'est
pas une bonne nouvelle : la paralysie de nombreux projets, que
cette instabilité va induire, pourrait souvent entraver une dynamique déjà
bien difficile à percevoir et rendre la CAPCA ingouvernable. Et, honnêtement, même si ses arguments auraient été meilleurs, une autre gouvernance se serait trouvée confrontée aux mêmes risques de tangage...
A partir de son succès
intervenu comme un soulagement, Madame Serre a donc eu le loisir, avec sa petite marge de manœuvre, de dérouler ensuite la
réinstallation de l'ensemble du bureau déjà en place avant la
fusion. En y greffant donc simplement la docile Arlette Allard,
jument de Troie de Martine Finiels. Laquelle a été contrariée dans
son ambition d'accéder à la vice-présidence par une ferme injonction de son patron au Conseil départemental, conscient que le
cumul des mandats de la maire de Vernoux est devenu un peu trop
voyant, au point d'indisposer jusque dans son propre camp et son
entourage proche...
Mais qu'on ne s'y trompe pas : en devenant
prochainement (sa nomination devra cependant passer le cap de
l'approbation par une majorité d'élus) « conseillère
déléguée », Madame Finiels ne lâche pas vraiment le manche.
Pour trois ans a priori,
jusqu'aux prochaines municipales, nous voilà donc embarqués dans
cette nouvelle intercommunalité qui ne nous convient pas et derrière
cet attelage qui n'inspire ni élan ni confiance.
La leçon, et elle ne nous surprend guère, c'est que nous
sommes des enfants de choeur face aux roués de la politicaillerie et
des petits arrangements d'arrière-cour. Lutter pour plus de
transparence et un véritable exercice de la citoyenneté est un
exercice ingrat, injuste face à des illusionnistes expérimentés
qui tirent les ficelles de trop de marionnettes... Seule consolation
pour les naïfs que nous sommes : avoir un peu remué la vase et
fait tomber quelques masques, peut-être même rebattu les cartes, au
moins au niveau local – nos 3 200 habitants excentrés étant déjà
quantité négligeable aux marges de l'immense CAPCA...
Que faire maintenant ?
D'abord surnager dans ce marigot politisé à l'extrême, un des
derniers refuges des carriéristes et d'un PS aux abois.
Essayer d'en
tirer quelque bénéfice, s'il y en a qui passent, ne pas trop y
perdre par ailleurs, en restant vigilant face aux décisions prises,
à tout délitement de notre mode de vie rural et convivial, à toute
dégradation de la proximité de nos services et de notre déjà bien faible attractivité économique.
Faire confiance à certains de nos élus, qui ont su se démarquer de
la ligne personnelle de Madame Finiels, pour nous défendre et nous
alerter si la situation venait à se dégrader de trop.
Préparer les
prochaines échéances électorales, au-delà de la présidentielle
et des législatives de 2017, et s'en souvenir au moment où elles interviendront, afin de reprendre, si possible,
notre destin en main. Là aussi il y a du boulot!
Et envisager de possibles solutions de sortie -
il y en aura ! - si la situation venait à se dégrader
inexorablement.
Cela fait bientôt un an
que je me bats, que vous vous battez avec moi pour essayer de faire
triompher le bon sens. Aujourd'hui, c'est bien sûr un constat
d'échec que je déplore. Il va falloir réfléchir à ses
conséquences sans - trop - se laisser décourager. Et, surtout, passer de
bonnes fêtes...
Joyeux Noël à tous et à
l'année prochaine !
Patrick Lafayette
Pour ceux qui ne l'auraient pas lu, trouvez ci-dessous l'article du Dauphiné Libéré, paru mercredi, où les deux présidentes font le show. Jetez un oeil aux passages sur les petites communes et le devenir des équipements culturels et sportifs. Les réponses sont consternantes... Quel sens de l'anticipation! Qui a dit "Gouverner, c'est prévoir."? Ce n'est ni Martine ni Laetitia!
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