mardi 10 mai 2016

Attention! Interdit aux citoyens!

Bonjour à tous.

La réunion du conseil communautaire du Pays de Vernoux, le lundi 9 mai, a donné lieu à un long débat entre élus sur la fusion avec la CAPCA. En confirmant la tendance à l'opacité que nous dénonçons depuis le début de cette opération : les douze conseillers qui ont voté en sa faveur (contre six et deux abstentions) sont résolus à pratiquer l'entre-soi, à décider entre eux, sans jamais demander son opinion à la population et la placer ainsi devant le fait accompli. L'information interviendra "en juin"! La procédure démocratique, si l'on n'accentue pas la pression, risque donc d'être bafouée jusqu'au bout.
Rappelons cependant que ce vote de la "com-com" n'exprime qu'un avis: ce sont les conseils municipaux de chaque commune qui sont sont décisionnaires.
Voici les clés de ce débat dont les citoyens sont exclus.


La parole avait d'abord été donnée aux opposants:

- Frank de Pierrefeu (Vernoux) a déploré qu'à aucun moment, et notamment dès l'amorce du processus de regroupement, une consultation de la population, que permet pourtant la Constitution depuis 2003, n'ait été envisagée et organisée par l'exécutif; il a donc encouragé les conseils municipaux, dont l'accord est nécessaire pour l'entériner, à s'opposer au schéma préfectoral.
A signaler que Frank de Pierrefeu quittera la salle quand il s'agira, ensuite, de passer des conventions et signer des groupements de commande avec la CAPCA "avant que les conseils municipaux se soient prononcés", dénonçant la forme de "pression que cela exerce sur les délibérations à venir."

- Michel Cimaz (Saint-Apollinaire) a fait la démonstration que notre bassin de vie, d'emploi, nos possibilités de développement et l'avenir du plateau sont essentiellement tournés vers le Pays de Crussol.

- Bernard Noualy (Saint-Jean Chambre) s'est demandé comment répondre aux interrogations de ses administrés puisqu'on est en cruel manque d'information sur ce qui nous attend à la CAPCA: il refuse de signer un chèque en blanc en faveur d'une communauté d'agglomération si éloignée de son territoire.

- Christian Alibert (Châteauneuf) a réaffirmé que la majorité des habitants de sa commune sont franchement opposés à ce mariage qui tourne le dos à leurs aspirations et à la logique la plus évidente.

- Et après que Marie-Jo Reynaud (Vernoux) se soit interrogée sur l'expression "notre hôpital", qui désignait celui de Privas, employée dans le dernier bulletin municipal de Vernoux, Gérard Nony (Vernoux) a rebondi en manifestant son inquiétude sur les suites, à terme, de cette inclusion dans la CAPCA en matière sanitaire, scolaire, administrative et dans bien d'autres domaines, ces questions, qui ne sont certes pas encore à l'ordre du jour, pouvant vite se poser dans un second temps.


Les réponses sont venues de Arlette Allard (Silhac), Michel Delarbre (Châteauneuf), Olivier Chastagnaret (Vernoux) et Martine Finiels (Vernoux).

En voici les principaux thèmes, en substance:

- "La Loi nous oblige à nous unir à une intercommunalité voisine, les décisions préfectorales s'imposent à nous, le délai pour informer et débattre était trop court et on peut le regretter, nous avons certes des doutes mais nous allons vers ceux qui veulent bien nous accueillir."

- "Les premiers contacts avec la CAPCA sont favorables, on sait qu'on pourra continuer à développer nos projets en son sein."

- "On a choisi d'aller vers des communes qui nous ressemblent, dont les problématiques et les manières de les aborder sont proches des nôtres."

- "Une ouverture vers la vallée de l'Eyrieux est une bonne opportunité, sans compter que La Voulte et Le Pouzin représentent des bassins d'emploi non négligeables."

Pour éclairer au mieux les citoyens, que ce processus continue sciemment à tenir à l'écart de l'information et des décisions, je dois apporter les bémols suivants:

- Rien ne nous obligeait à n'envisager qu'une seule union possible, celle avec la CAPCA. Mais aucune démarche n'a été entreprise auprès des trois autres communautés de communes qui nous entourent. "Nous n'avons pas reçu de courrier de Lamastre ou de Saint-Péray pour nous proposer de nous accueillir!" a cru bon de déclarer la présidente... Mais n'était-ce pas à elle et à ses conseillers de prendre contact, d'entamer la discussion et de convaincre? La vérité, c'est que ces trois autres intercommunalités ont une couleur politique différente de la nôtre et que les considérations partisanes et les problèmes de personnes ont pris le dessus sur l'intérêt général. Les majorités changeront, les élus passeront mais notre mariage forcé avec la CAPCA restera et ce seront les habitants et les contribuables, mis à l'écart et bâillonnés au moment de ce choix, qui en supporteront longtemps les conséquences.

- L'expression "ça s'impose à nous" a sans doute été la plus entendue au cours de ce conseil communautaire... Mais les élus ne sont-ils pas là, quand il le faut, pour s'opposer aux diktats venus d'en haut? Ne sont-ils en place que pour entériner ces décisions technocratiques? Les exemples de Lamastre, Saint-Félicien et Satillieu, ou d'autres venus du Sud de l'Ardèche, qui ne cessent de combattre le découpage du Préfet, sont là pour prouver qu'il est possible de dire non.

- Quant à affirmer que la CAPCA est bien disposée à nous accueillir, c'est travestir la réalité: la délibération prise en faveur de la fusion avec le Pays de Vernoux, en novembre dernier, accompagnée d'une litanie de regrets, de critiques et de réserves, a été adoptée par 29 voix contre 26 et 4 abstentions. Ce n'est donc pas l'enthousiasme, d'autant que les conseils municipaux des trois plus importantes cités de la CAPCA (Privas, La Voulte et Chomérac) ont voté contre... Ce qui indique que la ratification nécessaire par la majorité des municipalités de la CAPCA est loin d'être acquise...

- Noyés dans la CAPCA (3 200 habitants sur 45 000 et 7 communes sur 42), aura-t-on vraiment les moyens de développer des projets qui sont propres à notre Pays et répondent à nos besoins et préoccupations? On peut en douter et imaginer qu'on essaiera d'abord certainement de sauver les meubles à travers les méandres des compétences et en évitant de se laisser embarquer dans des entreprises qui ne nous concernent pas...

- N'y a-t-il pas, à Rhône-Crussol (Boffres, Alboussière, Champis, Saint-Sylvestre, Saint-Romain de Lerps...) ou dans le Pays de Lamastre (toutes, de Lamastre à Saint-Prix en passant par Desaignes, Empurany, Gilhoc...) "des communes qui nous ressemblent, dont les problématiques et les manières de les aborder sont proches des nôtres"? Sachant qu'à Rhône-Crussol, une tendance de fond est à la construction d'un "pôle ardéchois" (qui pourrait aller de Vernoux à Tournon en passant par Lamastre), afin de renforcer l'identité de la rive droite du Rhône et ainsi résister à l'attraction de Valence; et, quand celle-ci deviendra trop puissante, la rejoindre sans subir, avec un poids suffisant pour négocier au mieux.

- L'ouverture vers la vallée de l'Eyrieux n'est certes pas à dédaigner, aller travailler au Pouzin restera bien évidemment possible, mais ne serait-il pas plus intéressant et "rentable", en terme d'emplois et de commodités, de contribuer au développement des zones d'activités et des équipements structurants de "notre" plateau et/ou du bassin Saint-Péray/Crussol?

A vous de juger. Et de vous saisir des moyens d'expression qui vous restent puisque la com-com a décidé de ne pas vous entendre.

A ce propos je tiens des centaines d'autocollants à votre disposition! Demandez-les moi! Histoire de rappeler de visu à nos élus et à nos concitoyens que nous ne sommes pas des moutons bêlants.


Bien à vous.
Patrick Lafayette




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