vendredi 27 mai 2016

Une majorité contre!

Je vous écris d'abord depuis le TGV qui me ramène vers l'Ardèche un peu avant l'horaire initialement prévu, histoire d'être présent ce vendredi soir au conseil municipal de Châteauneuf. Quand je mettrai ce texte en ligne, ce conseil aura voté, probablement dans le bon sens...
Je profite donc de ce moment de transport pour vous faire part de quelques réflexions qu'il me semble bon d'apporter au débat que notre action a initié.

Me concernant d'abord (et je vous présente mes excuses de devoir parler un peu de moi), dans la mesure où pas mal d'interrogations sur mon compte me reviennent, je voudrais clarifier les choses.

  1. Contrairement à ce qu'ont pu avancer certains de ceux qu'on bouscule, mon action n'a aucune motivation ou visée politique. Même si, de fait, elle me plonge dans l'action publique, et si je n'en éprouve aucune honte, c'est bel et bien à mon corps défendant. Je préférerais jouir paisiblement de notre maison de Châteauneuf et couler des jours tranquilles entre la gestion de ma fin de carrière professionnelle et les plaisirs que nous offre notre campagne. Mais, en découvrant cet « enfant dans le dos » qu'étaient en train de nous faire certains élus, en me heurtant à l'indifférence agacée et condescendante de Martine Finiels devant nos légitimes questions, je n'ai pu contenir les réflexes citoyens qui ont toujours jalonné mon existence. Pour information, je ne suis ni encarté ni affilié à un parti, j'ai été un modeste et anonyme compagnon de route de Jean-Pierre Chevènement au moment de son refus d'engager la France dans la guerre en Irak et de voter le traité de Maastricht et j'avais, plus jeune, côtoyé les équipes de Rodolphe Pesce quand il était maire de Valence. Je ne regrette rien de tout ça. Pour information aussi, j'ai voté pour Martine Finiels aux dernières cantonales (rebaptisées « départementales » pour faire moderne et surtout charcuter la carte des circonscriptions afin d'imposer des binômes et, sous prétexte de parité, faire encore le jeu des partis). Là, en revanche... Ma main, aujourd'hui, me brûle! Voilà pour mon « passé » et mes accointances en la matière. Et ceux qui me prêtent des intentions électorales (je préparerais, selon une insistante rumeur, ma candidature aux législatives!) me confortent dans l'idée que certains, décidément, ne savent penser qu'en termes de carrière politique. Signe évident que le désintéressement et la défense de l'intérêt général ne les effleurent même plus.
  2. Mon but n'est que de réveiller les consciences et signifier à ceux qui dirigent nos collectivités qu'ils ne peuvent pas faire comme bon leur semble, en fonction de visées partisanes ou personnelles : les élus passent, les majorités changent mais leurs choix demeurent! Leurs âneries aussi! Et ce sont les administrés et contribuables qui en paient ensuite la note. Je n'ai aucune envie que le Pays de Vernoux, que j'ai choisi pour a priori passer une retraite – encore hypothétique ! - agréable aux côtés de mon épouse, soit envoyé dans une direction opposée à celle que souhaitent ses habitants pour de simples motifs politiciens et au détriment de l'avenir de notre territoire.
  3. La question de ma légitimité a également été soulevée. Oui, bien que natif de la Drôme et ayant souvent séjourné à Alboussière dans mon enfance, j'ai passé l'essentiel de ma vie professionnelle à Paris. Et alors ? Je suis aujourd'hui installé à Châteauneuf, j'ai choisi ce joli coin, et même si j'effectue, comme aujourd'hui, de fréquents allers-retours vers la capitale, j'y suis engagé dans la vie associative et citoyenne et j'aime notre plateau où ma femme et moi sommes heureux et fiers d'entretenir contacts et amitiés. Et au moment où le pouvoir et, à travers lui, le régime sont contestés tous azimuts, quand la démocratie représentative vit sa plus grave crise d'après-Guerre, avec des gouvernants incapables d'écouter et comprendre les difficultés et demandes de la population, je me sens parfaitement fondé à mener ce combat pour nous faire entendre. La preuve : parmi nos 252 pétitionnaires (et beaucoup plus, si l'on tient compte de tous les gens peu familiarisés avec Internet), une foule de gens du cru, Ardéchois pur jus, qui soutiennent et amplifient notre initiative. Et notamment des élus solidement implantés et parfaitement réalistes (vous les reconnaîtrez), depuis longtemps au service de leurs villages respectifs (à Vernoux, Châteauneuf, Saint-Apollinaire, Saint-Jean Chambre...), qui me font l'honneur et le plaisir de m'accorder une belle confiance.               Voilà, j'ai parlé de moi, qui peux également m'appuyer sur Farah, ma compagne de vie et mon soutien au quotidien, histoire d'éclairer la lanterne de ceux, les plus nombreux, qui me connaissent peu. Après, au fil des rencontres et des échanges, nous verrons bien comment vous apprécierez mon action et mes positions. Je suis ravi d'être porte-parole de ce sursaut face à une forme de renoncement fataliste généralisé. Mais je n'ai pas vocation à imposer mes vues, bien au contraire !

Je vais désormais, et c'est le plus important, vous donner les dernières nouvelles du front et elles ne sont pas à l'avantage de nos adversaires sur ce dossier.

Les délibérations négatives, souvent surprenantes à leurs yeux, s'étant additionnées ces derniers jours, leur pression s'intensifie. Exemple : cette réunion, jeudi dernier à Privas, des présidentes et des vice-présidents de la CAPCA et de la CC du Pays de Vernoux, pour envisager l'avenir commun des deux entités : « Tout continue comme si le vote était positif », nous a confié un des participants. Quel aveu scandaleux : les dirigeants en place nient le processus démocratique mis en place pour valider ou contester le schéma préfectoral, accréditant l'idée qu'il s'agit d'un simulacre et que l'Etat, manifestement, s'en contrefiche et n'en tiendra jamais compte ! C'est une confiscation des droits des électeurs et de leurs représentants : « Votez, votez braves gens ! Nous ferons quand même ce que nous voulons... » Quel message cette attitude méprisante nous renvoie, au moment où la contestation de ces méthodes autoritaires est au plus haut dans l'opinion et dans la rue ! Nous dénoncerons jusqu'au bout ce passage en force.

L'argument majeur (le seul en vérité...) que Martine Finiels et Michel Delarbre avaient asséné lors de la dernière réunion de la CC Pays de Vernoux s'est écroulé d'un coup... Ces deux tenants du mariage contre nature parlaient d'un « appel du pied » et « d'un climat propice » à notre accueil au sein de l'agglomération privadoise, « où nous pourrons continuer à faire vivre et développer nos projets » avaient-ils dit. Le vote négatif la part des conseillers de la CAPCA, accompagné de commentaires d'une grande défiance, fait voler en éclat leurs affirmations : on ne veut pas de nous à Privas, c'est désormais établi. Alors que notre exécutif n'a envisagé aucune alternative et n'a pris aucun contact avec Rhône-Crussol ou le Pays de Lamastre pour envisager les conditions d'un rapprochement... La présidente et ses proches nous ont donc envoyé dans le mur. Bonjour l'ambiance si le Préfet maintient cette union rejetée par les deux parties concernées !
Notez au passage que, pour son éventuel « passer-outre », le Préfet aura besoin de l'aval de la CDCI, la commission ad-hoc, ce qui n'est pas acquis d'avance dans la mesure où elle semble de moins en moins se contenter d'être une chambre d'enregistrement. Les (bonnes) surprises ne sont peut-être pas finies...

Enfin, parmi les infos peu réjouissantes, notons que le départ de La Voulte du siège de l'entreprise Reyes (en dehors des emplois localement menacés) fait perdre 35 000 euros de recettes fiscales à la CAPCA. Au moment où ses compétences et ses charges s'accroissent, avec notamment la mise en place de la fameuse taxe « VT » (« versement transports »), ce n'est pas une bonne nouvelle pour la communauté qui nous est promise !

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Après le TGV, le car ! 1,20 euros au départ de la gare de Valence, pour rejoindre Vernoux. Combien de temps Citea et l'agglomération de Valence-Romans vont-ils financer une ligne vers un territoire qui décide de lui tourner le dos ? Une simple question en passant...

Et après le car, le conseil municipal de Châteauneuf. Avec une position ferme et tranchée du maire, Christian Alibert, et de la plupart de ses conseillers : neuf voix contre, deux pour et une délibération qui reprend une partie des critiques émises par Mathieu Darnaud, rapporteur de la loi NOTRe au Sénat. Avec pour conséquence, une majorité de communes du Pays de Vernoux (quatre sur sept) qui refusent le schéma préfectoral, et ce quel que soit le « non résultat » de Saint-Julien le Roux où, pour éviter les aléas d'un débat, la délibération ne serait pas mise à l'ordre du jour...

A Châteauneuf en tous cas, grâce à l'appréciable esprit d'ouverture des élus, une discussion a pu s'engager en fin de séance, où chacun, conseiller municipal ou simple citoyen, a pu faire valoir ses arguments. Même si ceux des partisans du « oui » à la CAPCA n'ont pas été avancés longtemps, leur principal tenant ayant préféré s'éclipser rapidement... Non sans nous avoir confirmé auparavant que des problèmes de personnes empêchaient les rapprochements (et même les contacts!) entre la socialiste Martine Finiels et les présidents, plutôt marqués à droite, de Rhône Crussol et du Pays de Lamastre. Une donnée inacceptable sur nos plateaux : lorsqu'il s'agit de la vie locale, qui plus est en zone rurale, un élu qui ne sait pas dépasser les clivages politiques est un mauvais élu ! Et cela vaut aussi bien pour Madame Finiels et son proche entourage que cela vaudrait pour Jacques Dubay et Jean-Paul Vallon s'il s'avérait que ceux-ci refusent tout dialogue !

Confortés dans nos positions, nous avons cependant appris que les opposants au sein de la CAPCA, pourtant majoritaires depuis le dernier scrutin interne, n'ont pas émis la moindre objection au lancement d'une étude (moyennant plus de 100 000 euros!) pour préparer l'intégration du Pays de Vernoux et l'unification des compétences des deux entités. Alors que celle-ci n'est encore ni votée ni actée. Hé ! Oh ! Réveillez-vous !
Voilà en tous cas qui révèle le peu d'importance que les trente-cinq communes qui vont nous annexer accordent à cette absorption : elle paraît bien peu les concerner. Et qui rend extrêmement inquiétant le fait de rejoindre une communauté dont les représentants sont si peu soucieux des deniers publics !

Parmi les premiers effets négatifs probables du mariage voulu par le Préfet, deux ont été soulignés vendredi soir à Châteauneuf :

  • La piscine de Vernoux, équipement structurant d'une très grande importance pour notre population, serait plus que menacée, n'ayant quasiment aucune chance d'être considérée d'intérêt communautaire (aucune installation sportive de Privas ne l'est!) et d'ainsi passer sous la compétence de la CAPCA. La mairie de Vernoux a toute chance de se retrouver seule à en supporter la charge (avec, au mieux, une très insuffisante compensation...), ce qui signifie, compte-tenu des frais de fonctionnement et de l'indispensable rénovation, un gros risque de fermeture à moyen terme. Avec toutes les conséquences dommageables pour les usagers, les élèves, les clubs sportifs, la jeunesse en général et sur l'emploi.
  • Le ramassage des ordures : il y a très peu de chances que le SICTOMSED, ce partenariat organisé entre Le Cheylard et Vernoux, obtienne une délégation pour continuer la collecte des déchets ménagers. Celle-ci reviendra sans doute intégralement aux services de la CAPCA. Avec, là encore, un impact prévisible sur les personnels qui assurent ce ramassage actuellement. Et, à terme, des doutes sur le maintien de la fréquence des tournées et le nombre de bacs mis à disposition.
    Ce ne sont que deux exemples qui annoncent d'autres soucis du même ordre. En s'unissant sous la contrainte dans des délais aussi serrés, on signe un chèque en blanc sur l'avenir. Cela serait valable avec n'importe quel partenaire, mais celui qu'on veut nous imposer offre de sérieux motifs d'inquiétude...
    Rien n'est perdu. Notre combat doit continuer jusqu'à ce que l'Etat et son représentant entendent raison.
    Haut les cœurs !
                                    Patrick Lafayette

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